Publié le 18 Janvier 2007
La fille figée au regard énigmatique s'est alors animée. "Ce n'est pas trop dur de peindre avec ces secousses ?" "Non, vous pouvez venir voir si vous voulez ." Elle se déplace. Elle s'assoit à côté de moi en souriant. Ce n'est pas du tout la même personne maintenant. C'est presque irréel. Je lui explique peindre régulièrement (plus de 400 portraits - en fait le double), que j'acquière ainsi des automatismes de couleur. Elle me parle de sa cousine ou amie qui peint également de manière forcenée tous les jours. Elle descend métro "convention" avec une carte de visite sur laquelle j'ai peint l'adresse de ce site. Je n'ai jamais vu un tel changement de personnalité en quelques instants; d'une part une fille impassible, voire intimidante dans ce mode de protection propre au métropolitain qu'elle adoptait; d'autre part un visage très mobile, plein de vie. Je remercie la peinture d'avoir contribuée à abaisser ce masque social et à dévoiler une autre nature.
J'ai eu une expérience d'une femme qui dormait en sérénité et qui une fois réveillée, paraissait franchement antipathique.
Je me demande qui je peins, en fait. Des masques ?